Suis. 2018. Film d'essai de Jean-Luc Godard . Réflexion sur le pouvoir des mots et le sens à donner aux images, assortie de commentaires divers sur le cinéma, l'avenir de l'humanité et la méconnaissance du monde arabe. Marottes thématiques et stylistiques de l'auteur reprises sans souci de renouvellement. Collage capricieux et abscons. Musique agressante. Quelques effets de montage brillants.
Réflexion sur le pouvoir des mots et le sens à donner aux images, assortie de commentaires divers sur le cinéma, l'avenir de l'humanité et la méconnaissance du monde arabe. Marottes thématiques et stylistiques de l'auteur reprises sans souci de renouvellement. Collage capricieux et abscons. Musique agressante. Quelques effets de montage brillants.
Bonne nouvelle: ce nouvel opus du vénérable chef de file de la Nouvelle Vague (À BOUT DE SOUFFLE, PIERROT LE FOU) est moins indigeste et suffisant que son précédent ADIEU AU LANGAGE. Il appartient en effet à la veine des films de montage de l'auteur, dont HISTOIRE(S) DU CINÉMA constitue le meilleur exemple. La moins bonne nouvelle, c'est que Godard radote sur le plan stylistique: collage abscons d'idées, de sons et d'images, emploi brusque et agressant d'extraits de musique classique, coloration extravagante de plans de films célèbres, etc. Et depuis un moment, la vision du monde du cinéaste-philosophe apparaît déconnectée de la réalité, sa conception de la révolution est ringarde et ses tentatives de provocation font long feu. Tout au plus peut-on compter quelques effets de montage assez brillants et un ou deux développements mieux articulés. Devant ce salmigondis, certains inconditionnels de Godard persisteront à crier au génie. Grand bien leur fasse. (Texte rédigé en mai 2018, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle)
Texte : Louis-Paul Rioux